Présentation

L’histoire de la ferme Wilmots est atypique et mouvementée, ponctuée de déménagements et de changements d’orientation initiés par les quatre générations qui s’y sont succédées. Tout commence au début du XXe siècle, dans les années 1920. Dans cette période de l’entre-deux-guerres, un certain Pierre Wilmots, originaire de Membruggen dans le Limbourg, vient s’installer à Boirs. Après avoir travaillé plusieurs années comme ouvrier agricole dans une ferme de la rue du Brouck, il finit par reprendre l’exploitation à son propre compte. A l’époque, l’exploitation est tout ce qu’il y a de plus classique : quelques vaches mixtes, des prairies et des champs de culture. L’année 1940 est bien entendu marquée par les bombardements allemands. La ferme Wilmots n’est pas épargnée puisqu’elle perd deux juments, mais s’en sort à bon compte par rapport à certains de ses voisins. Les années 1950 verront quant à elles l’exploitation se doter de son premier tracteur : une révolution quand, jusqu’ici, tous les travaux étaient effectués à la force des bras et par des animaux de trait.

Dessin d’après photo de Juliette et Jean Wilmots, au binage avec leur premier tracteur

Le fils de Pierre, Jean Wilmots, reprend la ferme paternelle au cours des années septante. Ses débuts sont ponctués de quelques difficultés : à la suite d’un héritage, les bâtiments agricoles, dont les Wilmots n’étaient pas propriétaires, ont dû être abandonnés ; de même que près de 30% des terres. Qu’à cela ne tienne, Jean s’installe avec sa famille au n°36 de la même rue. Il innove ensuite en se lançant dans l’élevage du fameux Blanc-Bleu-Belge. Son fils Pierre, dit Pierrot, reprend la ferme en 1982 et s’installe avec son épouse Monique et leurs deux enfants, Sophie et Timothy, dans une maison voisine. La famille déménage en 1991 à Tongres où elle vient d’acheter la ferme Offelken, mais conservent les terres familiales : le lien avec Boirs n’a ainsi jamais été rompu. Le logo actuel de la ferme témoigne encore de cet attachement (il représente l’ancien arbre du Gibet situé sur les hauteurs du village et sur une terre cultivée par les Wilmots). En 1996, Pierrot achète la ferme Vandeclee à Glons et la famille déménage à nouveau pour s’installer au Brouck à l’abbaye.

Rentrée de la paille, fin années 90 devant l’arbre du Gibet.

Pierrot a su faire prospérer son héritage et, à force de travail, augmenter progressivement – mais sûrement – la taille de son exploitation. Il a par ailleurs acquis le label Bio en 2014. Dès cet instant, bien entendu, l’élevage de Blanc-Bleu-Belge a dû céder la place à des races plus appropriées à ce nouveau défi. Dans le même état d’esprit, les cultures ont été diversifiées : céréales bien sûr, mais aussi haricots, pois, trèfle, luzerne… Autre nouveauté, l’association, en 2018, entre Pierrot et un maraîcher d’Eben-Emael qui permet de concrétiser un projet de longue date : intégrer des légumes dans nos cultures. Cette année-là, ce sont les pommes de terre et les courges qui font leur apparition, ainsi que quelques lignes de légumes divers.

Timothy, impliqué depuis plusieurs années dans la ferme, s’associe officiellement à son père en 2019. Ensemble, ils entendent augmenter la place occupée par les légumes dans notre exploitation et diversifier progressivement notre offre. Un projet de vente directe est d’ailleurs en développement : un distributeur a été installé, proposant quelques produits de la ferme. Timothy et sa compagne, Katia, pensent par ailleurs commencer à sillonner quelques marchés de la région. Une affaire à suivre donc…